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La Dame du Falgueyret
22 octobre 2018

Château de BUZAY

Au mois de septembre, nous sommes allés au mariage de Jérôme, fils d'amis, sur l'Ile de Ré. La réception avait lieu au Château de Buzay, à La Jarne, propriété qui appartient à plusieurs personnes de la famille du marié.

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"Buzay incarne l'équilibre qui fit du XVIIIème siècle français une référence artistique universelle.

Son architecture unique, aux lignes parfaitement proportionnées, en fait un modèle d'harmonie.

Idéalement situé à 7 kilomètres de La Rochelle, Buzay sera heureux de vous accueillir pour une visite, vos réceptions, votre mariage ou un tournage de film.

HISTORIQUE DE BUZAY

Construit aux environs de 1770, le château de Buzay à La Jarne témoigne de l'art de vivre que connut la ville de LA ROCHELLE lorsque des liens privilégiés s'établirent entre son port et les colonies du Nouveau Monde.

Buzay incarne l'équilibre qui fit du XVIIIème siècle français une référence artistique universelle. Son architecture, où la délicatesse du détail adoucit des lignes parfaitement proportionnées, nous est léguée par les maîtres de la Grèce Antique.

Le mobilier, en parfaite harmonie avec la décoration intérieure, a été conservé dans son état et sa disposition d'origine. Les jardins à la Française abritent une nature, tantôt domptée, tantôt spontanée, qui enserre le château comme un écrin.

Traversant les époques, Buzay est une demeure « vivante », dont la visite vous permettra de pénétrer dans l'intimité d'une famille qui l'habite depuis sa construction. Celle-ci est heureuse de vous faire partager aujourd'hui sa passion."

Le domaine de Buzay est dans la même famille depuis sept générations. Bernard de Montbron le gère avec jovialité.

Sam suit son maître partout. Un braque au regard doux et au poil bien roux. « C’est mon seul héritier. Je suis veuf et je n’ai pas eu d’enfant », sourit Bernard de Montbron devant le fronton néoclassique du château de Buzay à La Jarne. Son château. « Enfin presque. Nous avons fondé une SCI (1). Nous sommes huit. Tous de la même famille. Être chatelain aujourd’hui, ce n’est plus comme autrefois. Pour entretenir un tel domaine, il faut avoir les reins solides, trouver des sources de financement, innover. Faire visiter ne suffit plus. À terme, j’ai l’intention de rénover une des ailes pour organiser des mariages. Ça aura tout de même plus fière allure que dans une salle polyvalente ».

Buzay, seul château d’Aunis sur la route des trésors de… Saintonge, est classé monument historique depuis 1950. Il appartient à la même famille depuis 1771. « Et on peut remonter encore plus loin. Avant même qu’il y ait le château, Pierre-Etienne Harouard avait hérité du domaine de son grand-père. »

Châtelain atypique

À l’époque, la Seigneurie de La Jarne couvrait 600 hectares, 70 % de la commune. Au fil du temps, et des divisions de terres, la propriété des Harouard, Henriette et de Montbron s’est forcément réduite. Mais il reste tout de même une centaine d’hectares. « Dont les terrains du club hippique et du parc d’attractions accrobranche. Leur loyer est une de nos sources de revenus », précise Bernard de Montbron. Un châtelain atypique, qui reçoit avec jovialité et humour. Qui laisse la particule aux vestiaires. Loin de l’image stéréotypée de l’aristocrate nostalgique du Siècle des lumières. « J’ai participé à la création de la franchise Quick puis j’ai été propriétaire de deux Quick. C’est vrai que vendre du hamburger colle mal avec l’image du châtelain amoureux des vieilles pierres. Mais c’est comme ça. C’est mon parcours. » Pour avoir été dans la restauration rapide, Bernard de Montbron n’en a pas oublié pour autant la lente et onéreuse restauration de son monument familial et historique. « Au programme de ces prochaines années : la rénovation du portail d’entrée, des fenêtres et de la chapelle. Le dossier est à la Drac (2). »

Aujourd’hui, Bernard de Montbron qui partageait sa vie entre son appartement parisien et La Jarne est à la retraite. « J’aurai 70 ans le 12 août. Je vais donc désormais m’aménager un coin des dépendances et rester là à l’année. » Et se consacrer entièrement à cette demeure, témoignage inestimable de l’époque où La Rochelle s’enrichissait avec les nouveaux mondes : le Canada, les Antilles. Une époque où la religion était affaire d’État.

Bernard de Montbron montre un buffet en bois sombre. « Ce meuble est le plus vieux du château. Il date de 1580. Des silhouettes d’Indiens y sont sculptées sur la façade. Au départ, c’était un meuble de protestants. Mais après la révocation de l’édit de Nantes, on lui a rajouté cette frise avec le portrait d’une sainte vierge pour le rendre catholique. » Dans ses ancêtres aussi, le châtelain de La Jarne eut des convertis, des hésitants, des réfractaires. L’époque était trouble.

Chassée par les Allemands

« Mais ce fut finalement un château assez calme. À ma connaissance, aucun crime n’y a été commis. Il n’y a pas de cadavres dans les placards. Les seuls fantômes recensés sont des chats huants (3) qui nichaient dans les combles avant que la toiture soit refaite. Après, on ne les a plus entendus. À la Révolution, nous avons même eu droit au service minimum : les yeux crevés des portraits accrochés aux murs, c’est tout. Il n’y a guère que pendant la Seconde Guerre mondiale que ma mère a dû quitter le château, chassée par les Allemands. Avant qu’ils ne s’installent, magnanime un officier lui avait permis de choisir un ou deux meubles et de les amener avec elle pour se consoler. Mais pendant le week-end, les paysans du coin l’ont aidée à déménager tous les meubles. Quand les Allemands ont voulu s’installer, le château était vide. Et quand l’officier lui a demandé où étaient les meubles, elle a simplement répondu qu’elle n’avait pas su choisir. Ils ne sont pas restés et elle est revenue. »

Le début d’une tradition ? Durant l’hiver quand le château s’ensommeille, Bernard de Montbron enlève tous les meubles de valeur pour décourager les voleurs. Et les ramènent aux beaux jours.

Il a hérité du domaine au décès de sa mère et espère qu’il ne sera jamais livré au promoteur, qu’il restera tel quel, posé sur ses jardins à la française, renfermant le poids de l’histoire. De la chute de la royauté à la tempête de 99 qui lui a massacré quelques grands arbres.

« Je suis le dernier de la famille à être né au château ». Le dernier de sept générations.

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