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La Dame du Falgueyret
14 avril 2020

Lecture

J'ai, enfin !, lu "Changer l'eau des fleurs" de Valérie Perrin.

"enfin !" parce que cela fait longtemps que j'en entends parler, qu'il me semble que toute la blogosphère l'a lu, l'a aimé et qu'à l'unanimité, c'est un livre qu'il faut avoir dans sa bibliothèque.... En général, lorsque beaucoup de personnes ont aimé et écrit des propos élogieux sur un ouvrage, je me méfie.... Peut-être est-ce pour cela que j'ai mis tant de temps à l'ouvrir.

Mais, là, c'est réellement un petit chef d'oeuvre.

 

002 

On suit tout au long des 664 pages Violette Toussaint ; enfance meurtrie, elle est passée de foyers en foyers ; puis, adulte, elle fut serveuse dans un bar puis garde-barrière et, pour finir, gardienne de cimetière (je ne connaissais pas ce métier).

C'est une femme discrète, qui doute beaucoup d'elle et qui, malgré les désillusions, les drames mais les joies aussi dont elle nous fait part , se tient debout, droite avec un courage inouï, volontaire par amour (comme lorsqu'elle apprend à lire, seule, pour pouvoir lire ensuite des histoires à son bébé), donnant la paix, l'amour à qui se rapproche d'elle  ;  il y a d'ailleurs beaucoup d'amour dans ce livre ; pas d'amour mièvre mais l'amour de l'humain, de la vie  ; une très belle âme, simple, humaine,  qui recueille les rencontres, les histoires des autres lorsqu'elle entretient le cimetière.

Nous la suivons, passant nous aussi  du rire aux larmes tout au long du roman, avec  une panoplie d'émotions intermédiaires.... On y voit aussi que les personnes ne sont ni toutes blanches, ni toutes noires comme par exemple son mari que l’on traiterait facilement de salaud ….

la vie quoi !

Violette est une femme que l'on aime  et que l'on voudrait rencontrer que l'on voudrait avoir pour amie... mais...  ce n'est pas possible, c'est une héroïne de roman...

Tout est écrit avec sensibilité, légèreté, poésie, humour même, au milieu de paroles de chansons. Chaque chapitre, pour la plupart assez court, est intitulé ; une citation, une épitaphe qui existe peut-être réellement...

Et... j'ai fermé le livre à regret.... comme Violette ferme le journal d’Irène p 640 : « Je referme le journal d’Irène, le cœur lourd. Comme on referme un roman dont on est tombé amoureux. Un roman ami dont on a du mal à se séparer, parce qu’on veut qu’il reste près de soi, à portée de main. »

Quelques phrases :

p.26 où elle parle de pins qu'elle a plantés. "Ils ont beaucoup grandi et donnent une très belle allure à mon cimetière. L'entretenir, c'est prendre soin des morts qui y reposent. C'est les respecter. Et s'ils ne l'ont pas été de leur vivant, au moins ils le sont de leur mort."

et ensuite : "Je suis sûre que beaucoup de salauds y reposent. Mais la mort ne fait pas de différence entre les bons et les méchants. Et puis, qui n'a pas été un salaud au moins une fois dans la vie ?"

p.28 , le titre du chapitre 5 : "Le livre de la cie est le livre suprême, qu'on en peut ni fermer ni roucrir à son choix, on voudrait recenir à la page où l'on aime, et la page où l"on meurt est déjà sous nos doigts."

p.60 " J'ai rencontreé Philippe Toussaint le 28 juillet 1985, le jour de la mort de Michel Audiard, l'immense scénariste. C'est peut-être pour cela que Philippe Toussaint et moi, on n'a jamais eu grand-chose à se dire. Que nos dialogues étaient aussi plats que l'encéphalogramme de Toutankhamon."

p.126 : "La route principale, traversée par les rails, se tortillait à deux mètres du palier sur lequel reposait un paillasson fatigué."

p.168 : "Quand ils garaient leur grosse voiture devant chez nous, notre petite bicoque disparaissait.   Leur aisance dévcorait notre dénuement une un créneau."

p.216 : "Quelque chose en moi refusait de fermer les yeux, un trop-plein de bonheur, j'avais la jauge à sentiments qui débordait."

p.207 : "Les vacances, c'est comme une rcompense, un premier prix, une médaille d'or. Il faut les mériter."

p.246 "- Dire aux gens qu'on les aime, profiter d'eux pendant qu'ils sont vivants. J'ai peut-être plus de joie de vivre qu'avant. Un recul sur les choses. (...) - Je dis pas qu'il faut devenir un animal à sang froid. Je comprends la douleur, mais je ne suis pas en dueil. Je ne connais pas les défunts. - C'est plus dur quand on a des souvenirs du défunt. Quand on l'a connu personnellement."

p.275 : "J'ai enlevé mpa blouse en jersey gris pour libérer les fleurs de ma robe en coton."

p.327 : Elle me disait toujours "Ne juge pas chaque jour à la récolte que tu fais, mais aux graines que tu sèmes."

p.430 : "- Regardez comme il fait beau aujourd'hui, chaque jour je m' enivre de la beauté du monde. Bien sûr, il y  la mort, le chagrin, le mauvais temps, la Toussaint, mais la vie reprend toujours le dessus. Il y a toujours un matin où la lumière est vbelle, où l'herbe repousse sur les terres brûlées."

p.506 : "Oui, Violette, le passé est le poison du maintenant. Ressasser, c'est mourir un peu."

p.512 : "J'allais tout voir et tout entendre. La violence et la haine, le soulagement et la misère, le ressentiment et le remords, le chagrin et la joie, les regrets. Toute la société, toutes les origines et toutes les religions sur quelques hectares de terre."

p.547 : "Au fond, les souvenirs sont de grandes vacances, des plages privées."

p.575 "Il y a trop de "au cas où" dans mon bagage."

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