Lecture
Marie-Suzanne, marraine d'un de nos enfants, nous a parlé cet été de ce livre :
Je l'ai trouvé très facilement en librairie. Je ne connaissais pas l'auteur et ai eu envie de la découvrir. Le nombre de pages (841) m'a attirée aussi.
Résumé :
" Un roman magistral, loin des révoltes éphémères et de la pensée rétrécie. "
Elle
2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d'une petite ville de l'Ohio et tire sur le Dr Augustus Voorhees, l'un des " médecins avorteurs " de l'hôpital. De façon remarquable, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier et offre le portrait acéré d'une société ébranlée dans ses valeurs profondes. Entre les fœtus avortés, les médecins assassinés ou les " soldats de Dieu " condamnés à la peine capitale, qui sont les véritables martyrs ?
Membre de l'Académie américaine des arts et des lettres, Joyce Carol Oates est née aux États-Unis en 1938. Auteure d'une œuvre considérable, elle a notamment reçu le National Book Award pour Eux et le prix Femina étranger 2005 pour Les Chutes, ainsi que le prix Jérusalem 2019.
Traduit de l’Anglais (Etats-Unis) par Claude Seban"
Ce que j'en ai pensé :
Un livre incroyable ! Au début de la lecture de ce pavé, je n'arrêtais pas de dire : "mais ce livre est bizarre"... Le fanatisme religieux en est la cause : l'assassin a été poussé par Dieu... Une religion catholique mais que je ne connais pas....
L'écriture, très vivante au demeurant, m'a semblé aussi "spéciale" et m'a agacée par certains côtés : beaucoup de mots comportent un trait d'union, ce qui est explicable parfois lorsqu'on veut appuyer sur son sens, mais là, pas du tout.
Ex : p 245 : "Labo-rieusement"
p.280 : "publi-cations"
etc...
L'auteur ne prend pas partie mais décrit admirablement ce qui a conduit ces personnes , pour deux d'entre elles, à être assassinées ou, pour l'une d'elles, à tuer ; ce qui se passe pour leur famille et ce que celle-ci devient ensuite...
En revanche, j'ai été beaucoup moins captivée par le dernier volet : tout ce qui touche à la boxe, bien que cela soit vivant
Extraits :
p.43 : "Avec gravité, le professeur Wohlman poursuivit : "Pour certains, ces hommes courageux sont des "criminels", des "meurtriers". Mais nous savons à quoi nous en tenir. J'ai soutenu que ces actes étaient des "homicides moralement justifiables". Il n'y a pas d'"homicide" dans une guerre, par exemple : un soldat n'est pas un criminel ni un meurtrier parce qu'il combat l'ennemi. La situation est la même ici. Tout acte de désobéissance civile contre des meurtres sanctionnés par le gouvernement est "justifié".
p.271 : "Madame Voorhees. C'était prononcé avec tant de précaution qu'on aurait cru le nom d'une maladie rare."
p.785 : "Naomie n'avait jamais interviewé personne de sa vie et commençait à comprendre le duel subtil mais indubitable qui se livrait, une sorte de corrida, pratiquée avec des lames acérées. Qui maniait les questions, maniait les lames."