Lecture

Résumé :

"1799. Paolo et Ignazio Florio quittent leur Calabre natale pour s’installer à Palerme. Passionnés, ambitieux, les deux frères et leur famille n’aspirent qu’à une chose : se hisser parmi les puissants de la ville. C’est compter sans le mépris des palermitains qui voient d’un mauvais œil ces étrangers dont « le sang pue la sueur ». À force d’obstination et de volonté, les Florio, en se lançant dans le commerce d’épices, se frayent un chemin qui, un jour peut-être, leur donnera un empire. Mais leur réussite ne les protège pas de drames plus intimes, car Paolo et Ignazio, pourtant unis comme les doigts de la main, aiment la même femme…

Succès phénoménal en Italie, bientôt adapté à l’écran par les producteurs de L’Amie prodigieuse, Les Lions de Sicile ouvre une fresque passionnée et tourmentée, à l’image de cette Italie du Sud qui en constitue le décor.

Une plongée dans le sud addictive et puissamment romanesque. Sophie Pujas, Le Point.

Traduit de l’italien par Renaud Temperini."

Ce que j'en pense :

Eblouissant !

A chaque fois que je devais fermer le livre pour vaquer à d'autres occupations, cela me pesait !

L'écriture est fine, détaillée à tel point que nous ressentons les atmosphères, les odeurs, les lieux, comme si nous y étions. Le lecteur est transporté en Italie... Nous nous attachons aux personnages sans difficulté. Le style est vivant, alerte.

Au début de chaque chapitre, il y a un récapitulatif historique.

Il s'agit d'un roman historique puisque l'auteur, dans ses remerciements, écrit : "Les données factuelles concernant les Florio sont toutes vérifiables et contenues dans des dizaines d"ouvrages. C'est à partir d'elles que j'ai tissé la trame de mon récit. là où la connaissance s'arrêtait, l'imagination a pris le relai, et le roman s'est ajouté à l'Histoire. Le roman, mais aussi l'envie de rendre justice à une famille d'êtres exceptionnels qui, en bien et en mal, ont marqué leur époque."

Vais-je pouvoir attendre que sorte en Livre de Poche les tomes suivants ? Je ne sais pas ! Cela risque d'être très dur !

Extraits :

p.42 : "Mattia l'a prise dans ses bras. "Ma chérie, il faut bien se résigner. Nous appartenons à nos maris, nous n'avons pas le pouvoir de décider. Allez, courage."

p.176 : "Un carrosse funéraire stationné devant le portail avec ses chevaux aux harnachements de deuil et aux grands panaches noirs. Derrière eux, le cortège des orphelins est déjà en place. Deux pleureuses se frappent la poitrine tout en lorgnant vers l'intérieur, prêtes à hausser le ton de leurs lamentations à la sortie du cercueil."

p.247 : "Les yeux fixés sur ces balcons que le temps et l'incurie effritent peu à peu, Vincenzo se dit qu'il existe une sorte de justice divine lente et tortueuse, une loi non écrite du destin : quand on blesse quelqu'un, tôt ou tard, on souffre de la même douleur."

p.262 : "J'ai gardé le souvenir de tout ce qu'on m'a infligé. Mais il ne faut montrer sa colère en aucune circonstance, sinon, on commet les pires bêtises. Ces gens raisonnent avec leurs tripes, et nous avec notre cerveau. Il faut t'endurcir Vincenzo, apprendre à suivre ton chemin sans tenir compte des ragots."

p.271 : "Le temps est un créancier qui n'accepte pas les lettres de change."

p.309 : "Nous avons eu une enfance heureuse, et c'est bien assez pour moi." Elle lève la tête et pose sur Vincenzo un regard velouté : "Aucun parents ne peut faire de plus beau cadeau à sa progéniture."

p.478 : "A Palerme, en mai, les crépuscules donnent un avant-goût de l'été ; mais ils ne se laissent pas admirer aussi longtemps que pendant cette saison ; le soleil ressemble plutôt à un fugitif, pressé de quitter les montagnes pour rejoindre la mer ; aussitôt après, le monde plonge dans la nuit."

p.596 : "Il sait qu'elle a raison. Mais il ne l'avouera à aucun prix. Un homme ne peut pas s'abaisser à présenter des excuses à une femme."