Lecture

Catherine de B, une cousine, lors de son dernier passage à la maison, m'a parlé d'un livre qu'elle avait lu, jeune, et qu'elle relisait.

Je l'ai aussitôt commandé... et lu !

Ce livre a été écrit en 1956-1957 et a reçu l'imprimatur et le nihil obstat. Mon exemplaire est vieux, d'occasion car ce roman n'a jamais été réédité.

Résumé :

"Ce roman a ému deux générations de jeunes femmes qui se sont identifiées à l'héroïque Gabrielle, la nonne dont les prodigieuses vertus reprennent soudain une dimension humaine grâce à un péché mortel pour l'Eglise mais rédempteur pour tout être : le refus d'obéir aveuglément."

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Ce livre est bien écrit, bien traduit. Il retrace la vie, romancée, d'une religieuse de Belgique de l'ordre des "Soeurs de la Charité de Jésus et Marie". Gabrielle Van der Mal devient là Soeur Luc.

Je ne sais pas si c'est l'époque ou la congrégation mais la Règle me paraît très dure , "une vie contre nature" dira-t-elle et c'est tout à fait ce que nous voyons. Qu'elle a du mal avec la Sainte Règle ! Elle a besoin d'air, d'espace, physique et moral.

Etant infirmière spécialisée en maladies tropicales, en  psychiatrie, elle est envoyée au Congo où elle s'épanouit. Cette partie du roman m'a plus intéressée.

Elle retourne en Belgique au début de la seconde guerre mondiale et prend part à la résistance.

J'ai beaucoup aimé aussi les mères supérieures, Mère Emmanuelle, Mère Mathilde,  qui cernaient bien les soeurs et disaient ce qu'il fallait au bon moment. Il y a en elles, beaucoup d'humanité malgré la Règle très dure.

Je me dis que maintenant que j'en ai terminé la lecture, je vais le relire pour mieux comprendre le début. 

Extraits

p.50 : "Vivre en harmonie avec ces femmes de condition et d'âge divers, c'était la leçon la plus difficile. Cette idée qu'elle ne serait plus jamais seule, dans son propre univers, troublait parfois Soeur Luc plus que tout autre aspect de cette vie contre nature qu'elle avait choisie. Plus que d'aller à la coulpe, ce qui, chaque semaine, était pour elle une véritable épreuve du feu."

p.77 : "N'oubliez pas : contre l'antipathie, la règle d'or est de chercher à rendre service à celle pour qui l'on a de l'aversion. Il n'y a pas de plus sûr moyen de la conquérir et de s'y attacher soi-même."

p.181 : "Nulle tâche n'est difficile, une fois bien conçue ; le mérite c'est de voir le travail et comprendre en quoi il consiste."

p.226 : "Maintenant vous savez (...). Vivez au jour le jour. Il y a toujours des grâces pour nous venir en aide aux mauvais moments."